La présente fiche portant sur la maladie du chancre bactérien des agrumes au Niger entre dans le cadre des activités de la Clinique des Plantes, mise en place par le cabinet Bioengineering and Agri-Business Consulting (BAC) pour aider les populations locales nigériennes à lutter efficacement contre les ennemis des cultures à travers des approches durables de gestion intégrée.
La mouche blanche du tabac sur la tomate au Niger
La mouche blanche du tabac (Bemisia tabaci) : un petit insecte résistant aux pesticides et vecteur d’une centaine de virus dévastateurs qui menace la production de la tomate au Niger
La mouche blanche du tabac (Bemisia tabaci Gennadius, 1889) est un minuscule insecte d’environ 1,5 mm qui ressemble à un petit triangle blanc. Cet insecte apparenté aux pucerons et aux cicadelles possède des pièces buccales de type piqueur-suceur avec lesquelles il prélève la sève des plantes. La larve de forme ovale et aplatie reste fixée sur une feuille où elle s’y alimente. L’adulte de couleur jaune possède des ailes, l’ensemble recouvert d’une pruine blanche d’aspect farineux qui recouvre tout le corps.
Au Niger, les agriculteurs l’appellent Farin Ƙuda (en Hausa) ou Hamnize Kwarai (en Djerma) qui veut dire littéralement la » mouche blanche « .
La mouche blanche du tabac se développe sur les plantes cultivées, sauvages et ornementales. Les attaques ont lieu en pépinière et au champ. Cet insecte est l’un des plus importants problèmes en protection des cultures en zones tropicales et subtropicales.
La mouche banche du tabac au Niger
Au Niger, la mouche blanche du tabac est présente durant toute l’année sur toute l’étendue du territoire. Cependant, son occurrence est plus importante durant les périodes froides (octobre à février). Pendant la saison des pluies l’importance des populations diminue et les insectes se réfugient sur des plantes hôtes sauvages comme Sida cordifolia ou datura. La mouche blanche du tabac s’attaque surtout aux cultures maraîchères (tomate, poivron, aubergine, choux, laitue, melon, pastèque, courge, gombo) et pluviales (arachide, coton, manioc, patate douce, niébé).
Dégâts causés par la mouche banche du tabac
En zone tropicale, la mouche blanche du tabac est parmi les principales menaces pour les cultures. Ainsi, les dégâts causés par les larves et les adultes sont de deux ordres :
- Des dégâts directs par la succion de la sève grâce aux nombreuses piqûres et succions nutritionnelles qui qui impactent considérablement sur le rendement de la culture ;
- Des dégâts indirects par la transmission d’environs 140 maladies virales ; l’injection d’une salive toxique qui provoque un murissement irrégulier des fruits de tomate ; asphyxie de la plante due à la production du miellat et de la fumagine (feutrage noire recouvrant les feuilles et les fruits).
Comment combattre la mouche banche du tabac ?
La lutte contre la mouche blanche du tabac est très complexe notamment à cause de sa capacité à développer des résistances aux pesticides, sa multiplication rapide et de son comportement. Pour cela, la base d’une lutte efficace et durable contre cet insecte réside dans l’application de la lutte intégrée et la prévention des populations provenant des endroits attaqués en est la clé.
Puceron du niébé au Niger
Scope sur le puceron du niébé
Le puceron du niébé est un petit insecte à corps mou, ovale et légèrement aplati qu’on trouve sur la culture du niébé au Niger. Cet insecte de la taille d’un pou (2 mm de long) est de couleur brune à noire. L’adulte possède ou pas des ailes.
La capacité de multiplication de ce puceron est effroyable. Une femelle peut pondre plus 120 individus au cours de sa vie qui dure moins de deux semaines.
Comme pour tous les pucerons, les dégâts sont causés au cours de la succion de la sève. Sur le niébé, les attaques ont lieu surtout aux niveau des jeunes tiges et feuilles, des fleurs et des fruits. A. craccivora affecte aussi le rendement de la culture en lui transmet des maladies virales.
La lutte contre ce puceron est très complexe. Celle-ci doit surtout se baser sur des mesures préventives, respectueuses de l’environnement.
La chenille mangeuse de graines du niébé
Le ver du cotonnier (Spodoptera littoralis Boisduval) : une chenille mangeuse de graines fraîches du niébé
Le ver du cotonnier ou cotton leafworm en anglais est un lépidoptère (papillon) d’environ 2 cm de long qui attaque plusieurs cultures au Niger. Son cycle biologique est très court et de nouveaux individus peuvent apparaître en moins de 3 semaines. Sur le niébé, ce sont les larves qui causent les dégâts en s’attaquant aux gousses en particulier les graines fraîches. Les attaques ont lieux exclusivement pendant la nuit.
Le ver du cotonnier est un insecte qui s’est parfaitement adapté aux conditions climatiques nigériennes. Il est présent durant toute l’année (surtout pendant les périodes chaudes) sur toute l’étendue du territoire et il peut s’attaquer à beaucoup de cultures d’importance alimentaire et économique.
Focus sur le ver du cotonnier
La durée de vie des différents stades de développement du ver du cotonnier varie en fonction des conditions climatiques et dans tous les cas, elle est plus courte lorsque les températures sont élevées. A 36° C, les stades œuf, larvaire et pupal durent respectivement 2, 10 et 8 jours. Le cycle de vie de l’insecte dure entre 20 à 144 jours. Il peut y avoir jusqu’à 3 à 10 générations par an.
La larve et l’adulte ont une activité essentiellement nocturne. Pendant la journée, la larve utilise une stratégie subtile qui lui permet de passer sous le radar de l’homme et des prédateurs. Au lever du soleil, elle quitte les parties aériennes pour se cacher dans le sol.
La lutte contre le ver du cotonnier est très complexe à cause de son comportement (activité nocturne et grande diversité de plantes hôtes), de sa forte capacité de multiplication ou de son adaptabilité aux conditions climatiques nigériennes.
Alerte spodoptera frugiperda au Niger
Alerte : la chenille d’automne Spodoptera frugiperda, nouveau ravageur du maïs en Afrique de l’Ouest, a atteint le Niger
Cet article préparé par des chercheurs du centre régional AGRHYMET présente la situation de Spodoptera frugiperda, un lépidoptère qui attaque le maïs au Niger et dans beaucoup de pays africains. La chenille communément « légionnaire d’automne » en français ou « fall armyworm » en anglais est présente en Afrique de l’Ouest où elle a été initialement signalée en 2016 au Nigéria, à Sao Tomé, au Bénin et au Togo. Depuis lors, ce lépidoptère continue de se propager dans les autres pays. Au Niger sa présence a été signalée pour la première en décembre 2016 dans la région de Tillabéry. Il aujourd’hui présent dans la région de Tahoua et probablement dans les autres régions du Niger, surtout celles qui sont à côté du Nigéria et du Bénin.
Le cycle biologique de ce lépidoptère est relativement court et de nouveaux individus peuvent apparaître dans environ un mois (dans les conditions optimales). Comme les autres lépidoptères, c’est la larve ou chenille qui cause les dégâts, l’adulte (papillon) lui se nourrit du nectar des plantes. La larve trop vorace possède des mandibules très puissantes lui permettant de consommer presque toutes les parties de la plante notamment les feuilles, les fruits et les tiges. Elle peut causer des dégâts importants pouvant aller jusqu’à la perte totale de la production. Par exemple au Nigéria, les agriculteurs l’auraient déjà surnommée «Boko Haram», une façon d’illustrer l’ampleur des dégâts causés.
Pour combattre chenille, il est important d’adopter des approches de lutte intégrée en incluant toutes les méthodes qui soient respectueuses de la santé humaine, des animaux et de l’environnement.