Les acariens phytophages

Généralité sur les Arachnides phytophages

L’histoire des Arachnides est trop vieille et les premiers spécimens datent d’environ 540 millions d’années. Les Arachnides appartiennent à l’embranchement des Arthropodes i.e. les animaux invertébrés (i.e. qui ne possèdent pas de colonne vertébrale) à corps articulé. Les éléments de la classe des Arachnides comporte des individus qui ont colonisés tous les milieux notamment l’eau et la terre ferme. Parmi eux on trouve les acariens, un groupe d’invertébrés qui présente un rôle important dans notre vie socioéconomique notamment en agronomie. La classe des Arachnides comprend également des groupes bien connus de tous : les araignées ou le scorpion. Les acariens sont des « cousins » à d’autres Arthropodes que sont les insectes (mouche, papillon) et les crustacées (crevette).

L’acarologie est la science qui étudie les acariens et les tiques. Tous les tiques sont des acariens mais tous les acariens ne pas des tiques. Les tiques se définissent comme des pestes qui provoquent des maladies aux animaux et à l’homme ou qui leur causent des irritations ou des inflammations (puce, pou). Les acariens eux, sont des ravageurs causant des dégâts sur les cultures par la succion de la sève ou en leur transmettant des maladies.

Qu’est-ce qu’un acarien

Les acariens sont des arachnides généralement de petits taille qui attaquent les cultures, l’homme ou les animaux. Comme tous les arthropodes, les acariens ont un corps articulé possédant un squelette externe (exosquelette) chitineux. Ils sont généralement de microscopiques et quelques micromètres (8 µ). Les plus grands atteignent jusqu’à 1 à 2 cm de long. La morphologie des acariens est unique, en raison de la fusion des différentes parties du corps.

Ils se distinguent des autres arthropodes comme les insectes par plusieurs caractères :

  • quatre (4) paires de pattes notamment chez l’adulte ;
  • un corps composé de deux parties : céphalothorax (tête et thorax combinés) et de l’abdomen ;
  • pas d’antennes et pas d’ailes ;
  • des yeux simples ;
  • un céphalothorax fortement chitineux.

Les acariens jouent un rôle important dans la vie socioéconomique de l’homme. Plusieurs espèces sont des ectoparasites de l’homme et des animaux et sont responsables des maladies. D’autres sont des ravageurs des cultures qu’on trouve dans les bergers, dans les champs et dans les serres où ils causent des dégâts sur les cultures. Ils peuvent attaquer toutes les cultures notamment les cultures maraîchères, les cultures pluviales et fruitières.

Certes cet article traite des acariens d’une manière générale mais nous portons un accent particulier sur les acariens phytophages c’est-à-dire ceux qui causent des dégâts sur les cultures.

Distribution et diversité au sein des acariens

Les acariens sont cosmopolites (i.e. ils sont partout dans monde). Ces petites bêtes ont colonisé tous les habitats terrestres, y compris les eaux douces et les océans. On les trouve sur tous les continents en Afrique, Amérique, Asie, Europe et Océanie. Concernant les acariens phytophages, leur activité est plus importante pendant les périodes chaudes de l’année.

On estime qu’il y a environ 80.000 espèces d’acariens sur terre, mais ce nombre est loin d’être celui de la biodiversité réelle du groupe qui se situe probablement entre 500.000 à 1 million d’espèces. Parmi ces espèces certaines détritivores (ils se nourrissent de la matière organique) contribuant à la fertilisation du sol ou en décomposant les cellules mortes sur le corps humain. D’autres acariens sont phytophages et peuvent causer des dégâts sur les cultures. On connaît depuis un certain temps, la présence d’acariens cannibales. Ces derniers sont utilisés en lutte biologique pour combattre les acariens phytophages.

Classification des acariens

La classification des acariens est trop controversée. Certains acarologues considèrent les acariens comme une sous classe tandis que d’autres les considèrent comme un ordre. Les individus appartenant à la sous-classe des Acari (un taxon de la classe des Arachnida) comportent 6 ordres répartis dans 3 principaux super-ordres. Il s’agit notamment des :

  • Acariformes ou Actinotrichida ;
  • Le super-ordre des Acariformes est le groupe le plus diversifié. Il comporte 2 sous-ordres :
    • Trombidiformes incluant les plus importants acariens ravageurs des plantes (araignées rouges, les acariens à galles, les acariens à pattes rouges) ;
    • Sacariformes qui comportent en leur sein les Orbatidae.
  • Parasitiformes ou Anactinotrichida,

Ce groupe comporte surtout les acariens parasites de l’homme et les animaux. Il contient également les acariens de la famille des Phytoseiidae regroupant des espèces utilisées dans la lutte biologique.

  • Opilioacariformes considérées souvent comme un sous-groupe des Parasitiformes.

Comme tous les êtres vivants, les noms des acariens sont désignés par deux mots latinisés (binôme linnéen). Le premier, le nom de genre, porte une majuscule et le second nom, sans majuscule, est le nom de l’espèce. Les deux noms doivent être en italiques ou soulignés.

Exemple de tétranyque tisserand :

Le nom scientifique de cette espèce d’acarien est Tetranycus urticae. Cet acarien cosmopolite et qui cause d’importants dégâts sur les cultures est également présent au Niger et dans toute la zone tropicale. Des noms vernaculaires lui sont aussi attribués et cela diffèrent d’un pays à l’autre ou d’une localité à l’autre (Tableau 1).

Tableau 1: Classification de l’araignée rouge (Tetranycus urticae).

RoyaumeAnimalia
PhylumArthropoda
Sous-phylumChelicerata
ClasseArachnida
Sous-classeAcari
Super-OrdreAcariformes
OrderThrombidiformes
Sous-ordreProstigmata
FamillesTetranychidae
GenreTetranycus
Nom completTetranycus urtica (Koch 1836)
Nom ordinaireHausa : Gizo gizon tumati, Jan taw taw, Jan kwaro
Autres nomsFrançais : araignée rouge du cotonnier; l'acarien jaune commun; tétranyque à deux points; tétranyque à deux points; tétranyque commun, tétranyque tisserand.
English : two spotted mite; twospotted spider mite, glasshouse red spider mite; greenhouse red spider mite.

Biologie des acariens

La plupart des acariens phytophages (qui nourrissent des plantes) sont des organismes microscopiques (difficiles à voir à l’œil nu). Ce sont êtres vivants de petite taille : de l’ordre du micromètre (8 µ) à quelques centimètres (1 à 2 cm). Les espèces au sein du groupe ont une anatomie unique en son genre dans le règne animale. Ainsi, ils comportent deux principales parties : le céphalothorax (issu de la fusion de la tête et du thorax) et l’abdomen.

Les acariens sont des espèces ovipares (i.e. qui se reproduisent par des œufs) et leur cycle est très complexe comparativement à celui des insectes. Ce cycle comporte quatre principales parties appelées souvent stases : (i) œuf, (2) larve, (3) nymphe et (4) adulte.

Ainsi, après la ponte des œufs, se succèdent plusieurs étapes appelées « stases ». Chez les acariens le terme « stase » est utilisé pour désigner les stades larvaire, nymphale et adulte, contrairement aux insectes où l’on parle tout simplement de « stade ». Le terme stase est utilisé par les acarologues à cause de la complexité du cycle, juste une manière de différencier les différentes étapes ou stases des étapes intermédiaires ou stades. De ce fait, les stases larvaire, nymphale et adulte sont intercalées par des stades.

Contrairement aux insectes, les acariens possèdent 4 paires de pattes qui apparaissent progressivement au cours de leur développement. En effet, après l’éclosion de l’œuf, la larve (appelée hexapode) possède 3 paires de pattes. Ce n’est qu’au cours de sa croissance qu’elle acquière la quatrième paire de pattes. En général, le cycle biologique des acariens comportent 4 principales stases : œuf, larve, nymphe et adulte. La durée du cycle est variable selon l’espèce et les conditions du milieu. Par exemple, le cycle du tétranyque tisserand (Tetranycus urticae) varie entre 8 à 12 jours à 30-32° C. l’optimun de développement se situe entre 23 à 30° C et à une humidité relative inférieure à 50%. Il peut y avoir plus de 30 générations par ans dans les régions tropicales ou dans les serres (culture en conditions contrôlées). Néanmoins, ce cycle peut aller jusqu’à plus de 40 jours dans les zones où il fait froid.

Comportement des acariens

Sur les cultures, les acariens se cachent habituellement sur la face inférieure des feuilles surtout pendant les périodes chaudes de la journée. Ils peuvent également attaquer les autres parties de la plante (tiges, fruits et fleurs) et s’y nourrissent. Par exemple sur les feuilles, les acariens effectuent des piqures nutritionnelles en suçant les éléments nutritifs de la plante. Ils sont de couleur variable : rouge, rouge-orangé, jaune, jaune avec des points rouges, verte, etc. Cependant, la couleur peut changer en fonction de plusieurs facteurs tels que l’âge, la nourriture et le sexe. Il existe également un dimorphisme chez certaines espèces d’acariens. Par exemple chez tétranyque tisserand, la femelle est plus robuste que le mâle.

Les acariens se sont adaptés au cours de l’évolution à des conditions climatiques drastiques. Ils aiment beaucoup les températures élevées et peuvent résister à des faibles hygrométries. C’est pour cela on les considère comme l’un des plus important ravageurs dans les pays du Sahel. L’espèce appelée tetranyque tisserand tissent une toile soyeuse (comme pour les araignées) dans leur habitat. La toile leur procurer beaucoup d’avantages notamment le maintien de l’humidité, de la protection contre les aléas climatiques (le vent, l’eau) ou les prédateurs (auxiliaires). Elle permet aussi de se déplacer pour coloniser d’autres endroits en passant d’une plante à l’autre.

L’impact des acariens sur nous

Les acariens s’attaquent aussi bien aux animaux qu’aux plantes. Ainsi, plusieurs espèces d’acariens (appelés souvent tiques) sont parasites pour l’homme et pour les animaux. C’est l’exemple des tiques, des puces qui sucent le sang. Certains acariens constituent une menace pour la sécurité alimentaire parce qu’ils s’attaquent aux insectes pollinisateurs (abeilles).

Dans les champs (comme les insectes), les acariens sont également responsables des dégâts importants sur les cultures. Cependant, il y a des espèces d’acariens qui sont des prédateurs naturels (agent de lutte biologique) des acariens qui s’attaquent à nos cultures.

Il y a ici un besoin crucial de savoir quelles méthodes de lutte (par exemple le choix de pesticide adéquat) on doit utiliser pour ne pas nuire à cette catégorie d’acariens qui nous aident à combattre les acariens qui ravagent nos cultures.

Acariens ravageurs des plantes

Les acariens causent des dégâts énormes sur les cultures en s’attaquant directement aux plantes. Tous les acariens phytophages se nourrissent de la sève des plantes qu’ils sucent à travers leurs pièces buccales. C’est type de dommage est appelé « dégât direct ».

Bien qu’ils soient connus pour leurs actions dévastatrices par succion de la sève, on connaît récemment que certaines espèces d’acariens sont aussi impliquées dans la transmission des virus. Les acariens transmettant des virus appartiennent aux genres Aceria, Cecidophyopsis, Brevipalpus, Phytoptus, et Phyllocoptes.

Les acariens ayant une importance agronomique se rencontrent principalement autour 5 grandes familles :

  • Tetranychidae ou les vrais acariens rouges ;
  • Tarsonemidae communément appelés tarsonèmes ;
  • Eriophyidae, regroupant les acariens qui provoquent des galles chez les plantes ;
  • Tenuipalpidae, ou faux acariens tisserands ;
  • Phytoseiida, comportant pour l’essentiel des acariens prédateurs.

Acariens comme agents de lutte biologique

Les acariens d’intérêt agronomiques ne sont tous dommageables pour les cultures. En effet, il existe des acariens prédateurs naturels qui se nourrissent d’autres espèces d’acariens ravageurs des cultures. C’est le cas des espèces appartenant aux familles des Phytoseiidae (ou phytoséïdes), Anystidae, Stigmaeidae. Des espèces de la famille des Phytoseiidae, qui comporte jusqu’à environ plus de 2000 espèces, sont utilisées dans la lutte biologique pour combattre les acariens rouges et les acariens jaunes.

Il est important dans un programme de lutte contre les acariens phytophages, de prendre en compte la présence des ennemis naturels, soit :

  • en favorisant la présence et l’activité des acariens prédateurs ;
  • ou en réalisant une lutte chimique raisonnée (en cas de nécessité d’un traitement chimique) épargnant les prédateurs.

Certains acariens aussi jouent un rôle important dans la fertilisation des sols en dégradant la matière organique.

Dégâts causés par les acariens

Sur les cultures, les acariens engendrent des dégâts énormes qui vont jusqu’à la perte totale de la production. Par exemple au Niger, les dégâts des acariens rouges peuvent persister même durant les périodes de fortes chaleurs (entre avril et juin) où les températures dépassent souvent les 40° C. en s’attaquant aux plantes, ils sucent le contenu cellulaire dont la chlorophylle et engendrent des jaunissements et des chloroses sur les feuilles. Les feuilles sont piquetées de points blancs et deviennent ternes (aubergine, arachide). Les feuilles peuvent aussi avoir un teinte bronze à brunâtre (tomate).

Certaines espèces d’acariens provoquent des enroulements, des déformations des feuilles. C’est le cas de l’espèce Eriopyes vitis qui provoque l’érionose sur la vigne (déformation des feuilles). Les acariens sont aussi responsables de dessèchement et la chute des feuilles, l’avortement des fleurs ainsi que l’apparition des taches liégeuses et crevassées sur les fruits (poivron, aubergine, concombre). Les acariens de la famille des Tetranychidae tissent des toiles comme celles des araignées.

Stratégies de lutte contre les acariens

A cause leur biologie et de leur comportement, les acariens sont difficiles à contrôler. Ils ont un cycle de vie très court (jusqu’à 30 générations par an dans les pays tropicaux). En plus, ils sont trop polyphages car ils possèdent plusieurs plantes hôtes cultivées et sauvages (le tétranyque tisserand peut s’attaquer à plus de 900 espèces de plantes).

Ce phénomène a facilité le développement des résistances vis-à-vis de plusieurs matières actives. De ce fait, il est nécessaire d’adopter un schéma de lutte intégrée en combinant plusieurs méthodes (surveillance, bonnes pratiques agricoles, méthodes biologique et chimique) pour combattre effacement les acariens. Ce schéma retrace les différentes stratégies qui peuvent être adaptées, en fonction des conditions climatiques, de la localité ou des exigences en matière de la lutte phytosanitaire (lutte chimique) dans votre pays.

Stratégie I : Monitoring et Réduction des populations des acariens

Il s’agit ici de l’inspection (monitoring) des parcelles pour détecter la présence des acariens. Ces derniers sont surtout présents sur la face inférieure des feuilles ou dans les toiles qu’ils tissent (surtout au niveau des parties apicales des plantes). Concernant les cultures maraîchères, le monitoring doit commencer depuis la pépinière. Dans tous les cas, il doit se poursuivre régulièrement du semis jusqu’à la récolte.
L’objectif visé à travers cette stratégie est de permettre d’évaluer les populations de nuisibles (détermination du seuil d’intervention) avant d’engager toute méthode de lutte susceptible de coûter de l’argent.

Utilisation des pièges

Les pièges attrapent physiquement les acariens dans un champ. De nos jours, plusieurs sociétés sont spécialisées dans la commercialisation des pièges. L’utilisation des pièges présente plusieurs avantages :

  • suivre l’évolution de nouvelles populations d’acariens ;
  • indiquer précisément la zone la plus affectée (dans le champ) et adopter des mesures additionnelles ;
  • réduire les populations des acariens ;
  • déterminer la période optimale pour engager toute méthode de lutte ;
  • intervenir sous seuil i.e. réduire l’utilisation des pesticides chimiques.

Stratégie II : Pratique culturale

Plusieurs méthodes de lutte culturale peuvent être appliquées pour combattre efficacement les acariens phytophages.

  • harmoniser la lutte avec ses voisins (champs environnants) ;
  • inspecter les parcelles régulièrement pour détecter les premiers foyers  d’infection puis effeuiller les feuilles attaquées ;
  • réaliser la rotation et/ou l’association culturale avec des plantes non hôtes ;
  • réduire la migration des individus par la formation des haies au tour des champs ;
  • appliquer un labour profond ou la solarisation pour détruire les formes de survie des acariens ;
  • produire des plants dans un abri insect-proof (sous une moustiquaire ou en utilisant un filet anti-insectes) ;
  • surveiller la qualité sanitaire des plants puis éliminer ceux qui présentent des signes suspects ;
  • assurer une fertilisation adéquate dans le champ ;
  • augmenter le taux d’humidité surtout en serre car les acariens n’aiment pas l’humidité (mais attention aux champignons) ;
  • en cas de fortes pullulations, traiter les plants avec des acaricides homologués avant de les arracher ;
  • ramasser, détruire ou brûler les feuilles et les fruits attaqués qui sont tombés sur sol ;
  • détruire les plantes adventices (ou mauvaises herbes).

Stratégie III : Lutte biologique par utilisation des ennemis naturels

Les acariens comportent plusieurs ennemis naturels ou prédateurs qui sont pour la plupart du dit groupe. Ainsi, les acariens prédateurs se trouvent principalement dans les familles de Phytoseiidae, Anystidae, Stigmaeidae. C’est le cas Phytoseiulus persimilis, un prédateur du tétranyque tisserand.

Cette technique consiste à faire des lâchés de préparations d’acariens prédateurs dans un champ. En consommant les acariens ravageurs, les prédateurs vont contribuer à la réduction de de leurs populations. De nos jours, plusieurs sociétés commercialisent des préparations de cet acarien prédateur.

En plus, il existe parmi les insectes des prédateurs des acariens. Certaines espèces de thrips ou de chrysopes se nourrissent des acariens.

Stratégie IV : Lutte chimique et gestion de la résistance

La méthode la plus utilisée pour combattre les acariens demeure la lutte chimique. L’impact économique des dégâts causés sur les cultures conduit à une utilisation excessive d’acaricides par les producteurs. Ce phénomène n’est pas sans conséquence puisqu’il a engendré, presque partout dans le monde, l’apparition des résistances vis-à-vis de plusieurs familles de pesticides.

Les acariens ont développé des résistances à la plupart des organophosphorés, entrainant le retrait de leur usage acaricide dans beaucoup de pays de l’Union Européenne. En plus, la gamme de matières actives recommandées contre les acariens est restreinte contrairement aux insectes. Des pesticides contenant les matières actives comme l’Abamectine, l’Acrinathine, l’Etoxazole, le Fenazaquin ou l’Hexythiazox sont recommandées contre ces ravageurs.

De toutes ces matières actives seule l’Abamectine est présente dans les produits homologués utilisés au Niger en 2016. Ce phénomène augmente les risques de développement de résistance.

La plupart des producteurs nigériens utilisent des pesticides contenant la matière active appelée Dichlorvos ou DDVP (on l’appelle Pia-pia en Hausa). L’utilisation systématique et abusive (sans respect de la dose et de l’intervalle entre les traitements) de ces produits a fait que les acariens ont développé des résistances et cela depuis plusieurs années.

La résistance aux acaricides est un sérieux problème surtout concernant les tétranyques tisserands qui sont des champions parmi les espèces ayant développés des résistances vis-à-vis des pesticides chimiques. Par exemple, l’araignée rouge a développé des résistances sur plus de 80 acaricides dans le monde.

Notons qu’un traitement chimique ne peut être efficace que s’il est appliqué en temps voulu (période d’activité de l’insecte), à la bonne dose, avec un volume de bouillie suffisant et un matériel de pulvérisation adapté à la culture.

De plus, quelle que soit la batterie de méthodes de lutte mises en place par un producteur, celles-ci ne peut être efficaces que lorsqu’il y a une concertation entre les champs environnants. Cette stratégie est cruciale dans les pays en développement notamment au Niger où se pratique l’agriculture familiale. Cette dernières est un système de culture où les agriculteurs groupés sur un site de quelques dizaines d’hectares, les cultures sont réalisées sur plusieurs petites exploitations d’environ 200 à 1000 m².

Quelques références citées

Alford D.V., 1999. A textbook of agricultural entomology. Blackwell Science.
Gulati, R., 2014. Eco-Friendly Management of Phytophagous Mites. In D. P. Abrol Ed: Integrated Pest Management. Elsevier Inc.
Hoy M.A., 2011. Agricultural Acarology: Introduction to Integrated Mite Management. CRC Press.
Yu S.J., 2008. The toxicology and biochemistry of insecticides. CRC Press.

Quelques liens utiles en Acarologie

La recherche de document en Acarologie étant difficile, nous vous proposons à travers cet article des liens qui pourraient vous aider dans vos recherches.

Acarology homepage: http://www.nhm.ac.uk/hosted_sites/acarology/
Acarology.org: http://www.acarology.org/
Acarological Society of America: http://www.acariweb.com/ASA
Experimental and Applied Acarology: http://www.springerlink.com/content/100158/
European Association of Acarologists: https://euraac.webs.upv.es/index.php
Ohio State Acarology Laboratory (OSAL): http://www.biosci.ohio-state.edu/~acarolog/index.html
Journal: http://tolweb.org/tree?group=Acari&contgroup=Arachnida

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