Chèvre rousse de Maradi

La chèvre rousse de Maradi : un patrimoine national qui fait la fierté des ménages ruraux nigériens

L’élevage des petits ruminants qui occupe une place importante dans l’économie des ménages en zone sahélienne est dominé par deux espèces : les caprins (chèvre et bouc) et les ovins (mouton et brebis). Au Niger, les caprins sont représentés par deux principales races : la chèvre du Sahel et la chèvre rousse de Maradi. Cette dernière attire l’attention des techniciens de l’élevage, des tanneurs et maroquiniers pour ses multiples qualités. Ainsi, elle symbolise la région de Maradi dans le chapitre des symboles attribués aux différentes régions du Niger.

Originaire de la région de Maradi, l’élevage de la chèvre rousse se pratique principalement dans les zones à cheval entre le Niger et le Nigéria. A la faveur des programmes de recherche, de sécurité alimentaire, de réduction de la pauvreté et de croissance économique, son aire de dispersion s’est également étendue à beaucoup de pays de la sous-région, notamment au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal et au Togo.

Les deux variétés de chèvre rousse de Maradi

Depuis les années 1962, la chèvre rousse a bénéficié de la protection des autorités nigériennes qui ont déployé de gros efforts pour stabiliser ses valeurs génétiques (couleurs, qualité de la peau, prolificité, production laitière). Il en découle de ces efforts, la mise au point de 2 variétés de chèvre rousse qui ont les mêmes performances zootechniques :

  • la première possède une robe rousse ;
  • la deuxième à une robe noire.

Caractéristiques physiques

La chèvre rousse de Maradi se distingue des autres espèces par son poids (beaucoup plus important), sa conformation, sa prolificité et surtout sa couleur rousse.

Sur le plan phénotypique, l’animal est harmonieux, assez élancé. La tête est fine, le front bombé, couvert de poils plus longs (plus foncés chez le mâle). Les oreilles sont longues, horizontales ou tombantes. Le chanfrein est rectiligne, parfois subconcave. Le cornage est moyennement développé. Les cornes peu épaisses et aplaties d’avant en arrière et à insertion rapprochée sont toujours présentes. L’encolure est courte, la poitrine ample, le garrot noyé et le dos rectiligne.

La mamelle est toujours bien développée. La queue aux poils plus touffus et souvent noirs, est courte et relevée à son extrémité. Les cornes sont plus lourdes chez le mâle, qui porte généralement une barbe de poils plus longs, plus touffus et plus foncés que la femelle. Le bouc adulte porte une crinière qui s’étend jusqu’aux épaules.

La robe est homogène, brillante, à reflets acajou. Le poil est ras, dense, sur une peau souple, et tout allongement accompagné d’un éclaircissement de la fourrure. Le mâle présente de façon constante une teinte plus foncée allant jusqu’à l’apparition d’une raie dorsale noire.

Caractéristiques productives de la chèvre rousse de Maradi

La chèvre rousse de Maradi est une espèce animale très recherchée pour plusieurs raisons :

  • une multiplication rapide : intervalle entre deux gestations successives de 5 à 7 mois ;
  • une grande prolificité : naissances gémellaires et bisannuelles ;
  • une fréquence de mises-bas doubles, triples ou quadruples qui se poursuit jusqu’en fin de carrière ;
  • de bonnes aptitudes laitières (0,6 l de lait par jour pendant une période de 3 à 4 mois) ;
  • une bonne production de viande (rendement carcasse de 55%) ;
  • une bonne qualité de la peau (peau, fine, souple et d’une solidité remarquable) ;
  • une période pubertaire précoce (5 à 6 mois après la naissance).

Caractéristiques Socio-économiques

L’élevage de la chèvre rousse de Maradi constitue une importante source de richesse pour les éleveurs et particulièrement pour les femmes. C’est une activité qui procure des revenus substantiels étant la ressource animale la plus facilement mobilisable après la volaille. L’élevage de la chèvre rousse contribue à la lutte contre la pauvreté. Dans beaucoup de villages du Niger, l’autonomie financière des femmes résulte de l’élevage de cet animal. En période de crise alimentaire qui rime avec les mauvaises campagnes agricoles, l’argent provenant de la vente de la chèvre rousse permet aux populations de s’approvisionner en céréales.

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